Livraison du dernier kilomètre : tendances 2024
Malgré un ralentissement prévu depuis la sortie de la crise Covid, l’évolution du chiffre d’affaires de la livraison à domicile a continué d’augmenter en 2023. Toutefois, pour rester attractif, le secteur de la livraison à domicile et plus largement de la livraison du dernier kilomètre, doit continuer de se réinventer en s’adaptant aux contraintes sociétales et environnementales ainsi qu’aux attentes des consommateurs.
Exigences de qualité, demandes croissantes, quels sont les enjeux de la livraison du dernier kilomètre en 2024 et pour les années à venir ?
Réduire les émissions de CO2 : un indispensable pour les acteurs de la livraison du dernier kilomètre
Les consommateurs ont des attentes de plus en plus fortes envers les entreprises sur leurs engagements environnementaux. Celles-ci se doivent de prendre des mesures afin de réduire leur empreinte carbone. En effet, le Haut Conseil pour le Climat (HCC) rappelle le besoin d’une amplification des efforts de décarbonation du dernier kilomètre alors que le secteur routier a augmenté ses émissions de GES de 2.3% en 20221. Pourtant, la France s’est fixée pour objectif d’ici 2030 de réduire de 28% ses émissions de GES liées au transport par rapport à 2015. Une marche en avant rapide est donc nécessaire de la part de tous les acteurs de la livraison. À cela s’ajoute le développement des Zones à Faible Emission (ZFE) dans de nombreuses métropoles qui impacte inévitablement le secteur de la livraison du dernier kilomètre.
Les entreprises de livraison n’ont pas d’autre choix que de s’adapter et devenir actrices d’une mobilité plus durable et d’une activité moins énergivore afin de rester compétitives. Cela passe notamment par le développement de véhicules électriques en remplacement des véhicules thermiques ou encore par des livraisons en froid passif pour la livraison de courses. Mais d’autres évolutions voient le jour en 2024 et prennent de plus en plus de place sur le secteur de la livraison du dernier kilomètre et de la grande distribution alimentaire. Mettons en lumière deux axes :
– Le développement de la cyclologistique :
La réduction des émissions de GES de la livraison de proximité passe notamment par le développement de la cyclologistique dans les grandes agglomérations où les camions circulent parfois difficilement et ne sont plus autorisés. En effet, à lui seul, le vélo cargo est deux fois moins émetteur que le véhicule utilitaire léger électrique. Un vélo cargo triporteur possédant une caisse de 1 500 litres émet 85 % de CO² en moins qu’un véhicule thermique de la même capacité2. La cyclologistique représente donc une vraie alternative aux véhicules thermiques pour permettre aux entreprises du dernier kilomètre de livrer en centre-ville tout en décarbonant leur activité.
En plus de leur faible empreinte écologique, les vélos cargo représentent un véritable atout pour se déplacer dans les zones congestionnées des centres-villes : leur taille permet à leurs chauffeurs de circuler aisément dans des espaces restreints et des zones piétonnes. De plus, ils sont une opportunité pour les entreprises d’élargir leur offre de livraison à domicile à une plus large population.
Dans le même esprit, d’autres solutions de livraison du dernier kilomètre alimentaire, plus écoresponsables, sont envisagées : comme le chariot de livraison à assistance électrique, idéal pour les zones urbaines3. On peut également évoquer le développement continu de Drive piétons en zone urbaine à faible accès (centre-ville, absence de parkings), dont la présence dépasse la barre de 12004 en ce premier trimestre 2024. Cette méthode de livraison des courses à domicile encourage les habitants de centre-ville à consommer autour de chez eux en laissant leur voiture au garage. L’engouement du public se traduit par un taux de pénétration de 0% à 2.9% en 4 ans5. Cette population, plus consciente des enjeux écologiques et soucieuse de son budget et de ne pas perdre son temps, représente à elle seule un chiffre d’affaires de 141 M€ en 20236.
De nombreuses entreprises du dernier kilomètre, qu’elles soient locales ou nationales, effectuent ainsi une transition de leur flotte de véhicules vers des options plus durables afin d’optimiser leurs opérations logistiques.
– Le retour de la consigne :
Alors qu’elle était d’usage au milieu du siècle dernier, la consigne, qui a quasiment disparu au profit des emballages plastique, fait son retour en France. Le concept ? Une fois la bouteille de verre vidée, au lieu de la jeter au recyclage pour qu’elle soit fondue et recréée, les consommateurs peuvent rendre les bouteilles pour qu’elles soient lavées et réutilisées. La fabrication du verre consomme 15 fois plus d’énergie que le seul lavage d’une bouteille7. Ce qui, à échelle d’une marque de distribution de boisson peut représenter une véritable économie d’énergie et réduire considérablement son impact carbone.
On remarque que de plus en plus d’acteurs proposent des solutions pour que la consigne se développe sur le territoire français. Des grandes enseignes de la distribution (les magasins U et Leclerc d’Île de France sont en phase de test8), aux marques iconiques telles que Jenlain9, en passant par des acteurs de livraison spécialisés dans le vrac, les initiatives se développent pour faire redécouvrir ce geste simple, durable et économique. Si aujourd’hui le sujet est encore niche et que le consommateur doit dans la grande majorité des cas se déplacer pour déposer ses bouteilles, il ne serait pas étonnant de voir fleurir des initiatives pour que les consommateurs puissent rendre leurs contenants lorsqu’ils se font livrer.
D’autres acteurs se développent également sur cette tendance, en fournissant gratuitement des contenants réutilisables lors de la préparation des commandes10. Ces contenants, s’ils sont ramenés par la suite, permettent l’obtention d’un bon d’achat d’une valeur de quelques centimes. Cette action permet d’encourager un comportement zéro déchet et seconde vie auprès des consommateurs.
Continuer d’innover pour s’adapter aux évolutions du marché
Répondre à la demande croissante de livraison en s’assurant de répondre aux exigences de qualité des consommateurs, le tout en restant économiquement viable. Voici les problématiques que rencontrent les entreprises du dernier kilomètre en 2024. Pour y répondre, elles peuvent trouver des clés dans l’innovation.
– Intelligence artificielle : comment la livraison du dernier kilomètre peut en tirer profit ?
2023 et 2024 ont été marquées par l’essor de l’intelligence artificielle dans tous les secteurs d’activité. Dans le secteur de la livraison du dernier kilomètre, l’IA peut avoir un rôle clé à jouer dans la gestion de l’activité. À commencer par la génération de plan de tournée proposant les parcours les plus efficaces tout en prenant compte des aléas. Une solution qui permet de réduire la durée des tournées de livraison et d’améliorer l’expérience. Mais aussi dans l’amélioration de l’expérience client en permettant aux entreprises de communiquer avec les consommateurs à chaque étape de la livraison.
– Le développement des casiers automatiques :
S’ils existent déjà pour les colis dans les grandes villes, les casiers automatiques permettant de récupérer ou de déposer son colis de manière autonome pourraient bien se développer rapidement pour la grande distribution et les achats alimentaires.
Le développement des consignes de retraits automatiques rentre en effet dans une logique de réduction des coûts et permet aux consommateurs de retirer leurs courses 7j/7 et 24h/24, sans personnel. Ces solutions existent déjà11, accolées à certaines enseignes de grande distribution qui ont adopté la solution OuiDrop.
– Et pour le futur ?
Si l’on sort de nos frontières européennes, on peut constater que la livraison du dernier kilomètre ne cesse d’évoluer et de se réinventer. En effet, dans certaines villes des Etats-Unis, les livraisons de colis par drone ont déjà démarré. C’est le géant Walmart qui a lancé l’expérience. Au Japon, l’idée des casiers a déjà fait son bout de chemin. Ceux-ci se déplacent désormais dans des véhicules autonomes pouvant stationner dans des zones d’immeubles de bureaux à la pause déjeuner puis devant les écoles en fin de journée et enfin dans les zones résidentielles en soirée. Cette innovation permet aux consommateurs de récupérer leurs colis à tout moment de la journée, à l’endroit qui les arrange le plus. Mais nul besoin de traverser le globe pour voir que l’innovation en terme de livraison du dernier kilomètre a de beaux jours devant elle. À Bordeaux, des étudiants ont étudié la capacité résiduelle des transports publics pour optimiser les flux de e-commerce. Ce qui pourrait réduire l’impact environnemental d’une livraison jusqu’à 91%. Affaire à suivre…
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1 : https://www.hautconseilclimat.fr/publications/rapport-grand-public-2023/
2 : https://leshorizons.net/livraison-en-ville-heure-du-velo-cargo-arrivee/
3 : Source 4ème édition Essentiel Drive & E-Commerce alimentaire des Éditions Dauvers – Page 27
4 : Source 4ème édition Essentiel Drive & E-Commerce alimentaire des Éditions Dauvers – Page 29
5 : Source 4ème édition Essentiel Drive & E-Commerce alimentaire des Éditions Dauvers – Page 53
6 : Source 4ème édition Essentiel Drive & E-Commerce alimentaire des Éditions Dauvers – Page 55
7 : Source étude Deroche, page 32
8 : https://www.lsa-conso.fr/ces-14-magasins-u-et-e-leclerc-qui-testent-ensemble-la-consigne-pour-reemploi-en-ile-de-france,454266
9 : https://www.lsa-conso.fr/la-bouteille-iconique-jenlain-brasserie-duyck-devient-reemployable,455344
10 : https://ledrivetoutnu.com/pages/le-drive-tout-nu-comment-ca-fonctionne
11 : Source 4ème édition Essentiel Drive & E-Commerce alimentaire des Éditions Dauvers – Page 59 et 60
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Écrit par l’équipe Drive to Home
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